• le kinomichi

    L'énergie en spirale

    Le mouvement de Kinomichi s'exprime selon une spirale. Elle est perçue directement dans le corps des partenaires. Elle intègre la ligne droite et le cercle. Les mouvements se font par une avancée progressive. De la statique à la dynamique, l'énergie se déploie en une spirale identique et réalise l'unité du lent et du rapide au-delà des oppositions de surface. Les chaînes musculaires elles aussi sont sollicitées en suivant cette figure. Cette hélice répartit l’effort depuis les chevilles jusqu'aux poignets et aux cervicales. Elle dissout les tensions et prévient les contraintes articulaires notamment celles si fréquentes de la charnière dorso-lombaire.

     

    Le contact

    Le contact tel que le propose Maître Noro est une alternative à la notion d'attaque ou de défense, s'exprimant au travers de poussées ou de saisies, atemi ou dori. Le Kinomichi n'exige pas de soumission et ne recherche pas un pouvoir qui serait de domination, mais souligne plutôt l'importance tant de uke que de tori. Le contact, sous la forme d'une saisie ou d'une poussée, est l'exigence d'une sincérité mutuelle dans l'engagement ainsi que d'une perception de soi et d'autrui. Il est simple, ferme et plein d'attention. Pour dégager son orientation, Maître Noro a codifié seize formes de contact.
    Lors de la pratique du Kinomichi, l'ouverture à l'autre s'exprime par une attitude bienveillante. Le sourire, constamment sollicité par Maître Noro lors de la pratique, est un élément important du contact et un des nombreux aspects de la manifestation de l'Art. La qualité du toucher, du regard et du kamae, posture, sont significatives d'un échange chaleureux. De plus, le contact ne s'arrête pas au partenaire direct et comme zanshin, présence de l'esprit, il englobe l'ensemble des pratiquants présents sur le tatami. Il permet l'expression de l'énergie et du cœur.

     

    L’énergie et le cœur

    Maître Masamichi Noro développe son enseignement dans deux directions : le ki et le shin, l’énergie/souffle et le cœur. Dans une perspective physiologique occidentale, le corps produit le mouvement en mobilisant les muscles dont l’effort est soutenu par le travail respiratoire et cardiaque. Cette compréhension de la génération d’énergie est issue des Lumières européennes comme l’a montré Georges Vigarello et ne rend pas compte d’une conception extrême orientale reposant sur le ki. Afin de transférer à l’élève cette capacité à mobiliser le ki, les maîtres japonais ont élaboré une pédagogie que Maître Masamichi Noro a su adapter au corps et à la mentalité occidentale. La technique consiste en une conduite du ki : emprunter, conduire et restituer le ki. Il ne s’agit pas tant donc de générer à partir d’un centre que d’établir une circulation de la Terre vers le Ciel, de l’appui au sol vers le partenaire, au long d’un bras, d’un bâton ou d’un sabre. Cependant, si la direction est verticale, le sens donné est ascendant. A cet effet, Maître Masamichi Noro recourt au cœur, shin . Selon sa perspective, le shin permet non seulement de ressentir l’autre mais encore plus de dépasser l’antagonisme soi/autrui. « S’il m’est avantageux de m’élever, je dois admettre qu’il en est de même pour autrui et que l’effet de la technique ne m’appartient pas uniquement mais qu’il vaut pour nous deux ». Le shin est la condition d’une empathie, d’un mouvement vers l’autre. En ce sens, nous pouvons comprendre la parole de Morihei Ueshiba : « Mon Aïkido est amour». Si le ki soutient le geste, le shin en module la palpitation. Il met en harmonie deux cadences, ce qui permet aux deux partenaires de tendre vers l’Aïki, l’harmonie des souffles. Pour Maître Masamichi Noro, le couple ki - shin est primordial au point qu’il en fait l’exigence du plus haut niveau.


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